
Épargne salariale et partage de la valeur : accord conclu entre syndicats et patronat
C’est signé ! Un accord national interprofessionnel (ANI) daté du 10 février et mis à la signature les jours suivants, a été conclu entre les organisations syndicales et patronales.
L’objectif des négociations : favoriser le partage de la valeur, et notamment les dispositifs d’épargne salariale, au sein de toutes les entreprises. L’épargne verte et solidaire fait aussi partie de cet accord qui devrait être retranscrit, selon Elisabeth Borne, dans la loi courant 2023.
Le préambule de l’accord est clair : « Il s’agit d’identifier de nouveaux leviers pour poursuivre la simplification des dispositifs d’intéressement, de participation et d’actionnariat salarié et renforcer leur attractivité. Il s’agit aussi de mieux articuler les mécanismes entre eux, y compris avec celui de la Prime de Partage de la Valeur. »
Généraliser le partage de la valeur, grâce aux dispositifs d’épargne salariale
Les petites entreprises, très peu équipées jusqu’à présent, sont les premières concernées par l’ANI conclu entre les partenaires sociaux, avec notamment la mesure suivante : rendre obligatoire d’ici 2025 la mise en place pour les entreprises de 11 à 49 salariés au moins un des dispositifs suivants : prime de participation, prime d’intéressement, abondement sur un plan d’épargne salariale (PEE ou PER Collectif), Prime partage de la Valeur (PPV).
Cette obligation ne concernera que les entreprises qui génèrent un bénéfice net fiscal au moins égal à 1% du chiffre d'affaires pendant 3 années consécutives.
L’ANI préconise également de nouvelles dispositions :
- Permettre de placer la Prime Partage de la Valeur (PPV) dans un plan d’épargne salariale, dans les mêmes conditions que les primes d’intéressement ou de participation ;
- Encourager les entreprises à intégrer des critères RSE au sein de leur accord d’intéressement « pour utiliser l’intéressement comme un levier de performance sociale et environnementale » ;
- Mieux prendre en compte les résultats exceptionnels, avec le versement d’un supplément de participation ou d’intéressement pour les entreprises de plus de 50 salariés ;
- Simplifier la procédure de révision du contenu des plans interentreprises, en permettant de procéder par avenant entre les entreprises fondatrices et la communication d’une simple information aux entreprises adhérentes.
- Améliorer les dispositifs d’épargne salariale
L’ANI apportent aussi des améliorations majeures des dispositifs d’épargne salariale, avec les mesures suivantes :
- Créer trois nouveaux cas de déblocage anticipé :
- Rénovation énergétique de la résidence principale
- Dépenses engagées en tant que proche aidant
- Acquisition d’un véhicule « propre » (neuf ou d’occasion)
- Déplafonner l’abondement unilatéral sur le PEE (dans le cadre de l’acquisition d’actions de l’entreprise) et le PER Collectif, au moins à hauteur de la PPV (contre 2% du PASS actuellement).
- Simplifier l’application du forfait social employeur sur un taux unique.
- Favoriser l’épargne verte. Chaque plan d’épargne salariale, PEE ou PER Collectif, devrait proposer au moins deux fonds qui prennent en compte les critères extra-financiers (exemples : fonds labélisés ISR, GREENFIN, FINANSOL, CIES, France Relance).
- Permettre aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un accord de participation prévoyant une formule souple de calcul de la somme à partager.
- Améliorer la gouvernance des fonds des plans d’épargne salariale par un compte-rendu annuel en conseil de surveillance de la politique de vote exercé par la société de gestion lors des dernières assemblées générales d’actionnaires.
- Créer un nouveau dispositif qui permet le versement d’une prime qui reflète la valorisation de l’entreprise sur une période de 3 ans, beaucoup moins complexe dans sa mise en œuvre que l’actionnariat salarié : le « Plan de partage de la valorisation de l’entreprise ». Cette prime pourrait être versée dans les plans d’épargne salariale avec tous les avantages sociaux et fiscaux.
Pour en savoir plus, retrouvez l’accord complet