Podcast - Qu’est-ce que la finance durable ?

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Finance durable : derrière cette notion, il y a l’ISR, les obligations vertes ou encore la finance solidaire... Mais en quoi consistent exactement ces différentes approches ? Comment est-ce que les professionnels de la gestion investissent dans ces différents domaines ? Y a-t-il un risque de « greenwashing » en la matière ? Bonne écoute ! 

Qu’est-ce que la finance durable ?
Vincent TOURAINE en parle avec Jean-Marie PÉAN, Directeur de la finance responsable de Sienna Gestion.
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Finance responsable
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Tout d’abord, et pour bien comprendre les choses, dites-nous ce que recouvre la notion de finance durable…
La finance durable c’est toutes les pratiques de la finance qui prennent en compte des critères extra-financiers. Ils peuvent être environnementaux, sociaux ou de gouvernance, on les appelle les critères ESG. Pour un gérant de fonds comme Sienna Gestion, il s’agit donc, avant tout investissement dans une entreprise, de l’analyser au travers de ces critères ESG. L’objectif est d’encourager les entreprises que nous considérons comme s’inscrivant le mieux dans une économie plus durable, c’est-à-dire celles qui ont le plus d’impacts positifs et le moins d’impact négatifs.Plusieurs approches existent pour participer à cette finance durable.

Et justement, quelles sont ces approches ?
Pour simplifier on peut dire qu’il y a 3 approches distinctes :
- La finance responsable, que l’on nomme souvent ISR (pour Investissement socialement responsable), qui vise à intégrer des critères extra financiers dans la sélection des titres entrant dans nos portefeuilles.
- La finance verte, qui a pour but de soutenir et d’accompagner la transition énergétique.
- Et la finance solidaire, qui elle cible des projets luttant contre l’exclusion et qui permettent la cohésion sociale.

Que répondez-vous à ceux pour qui la finance verte c’est du « greenwashing » ?
Les souscripteurs et le public en général ont des attentes de plus en plus fortes sur le rôle de la finance durable. C’est évidemment légitime et nous devons l’entendre. Parler Greenwashing implique que le message est brouillé. Pour éviter cela, nous mettons à disposition des souscripteurs, des informations transparentes, claires et qui sont vérifiées par notre propre équipe de Conformité. En essayant de voir au-delà de cette critique, une chose est certaine : il faut continuer à expliquer et à faire évoluer nos approches. 

Quelle est l’approche la plus répandue dans le cadre de l’épargne salariale ? 
La première approche, et la plus commune, est la finance responsable, ou ISR. Les supports financiers concernés au sein de vos plans d’épargne salariale Epsens portent la mention ISR.
Avec cette approche, nous proposons à nos clients des fonds qui évitent d’investir dans des entreprises ayant des activités que nous jugeons néfastes pour l’environnement ou la société. Il peut s’agir d’entreprises productrices de charbon mais aussi de l’industrie du tabac, ou encore du secteur de l’armement.
De manière plus positive, ces fonds vont aussi cibler et investir dans des entreprises qui font tout leur possible pour minimiser les impacts négatifs qu’ils peuvent avoir sur l’environnement ou la société.
60% des encours que nous gérons pour Epsens suivent cette approche de finance responsable. 

Quelle est la différence entre l’ISR et la finance verte ? Peut-on en trouver aussi dans les plans d’épargne salariale ? 
Oui, cette approche est également accessible via votre épargne salariale, en fonction de votre dispositif. La finance verte a pour objectif principal d’investir dans des entreprises qui participent à la transition énergétique et écologique. Nous le faisons au travers de plusieurs types de fonds, tous permettant à terme une réduction des émissions de CO2, ou la mise en place de solutions moins polluantes.
Il peut s’agir de fonds dits “bas carbone”, qui visent à investir dans des entreprises moins émettrices de gaz à effet de serre que leurs concurrents. Il y a aussi les fonds de transition énergétique, ou encore les obligations vertes, qui ont pour but d’investir dans des entreprises apporteuses de solutions, c’est-à-dire qu’elles vendent des produits et des services permettant à l’économie d’effectuer sa transition énergétique. Il peut enfin s’agir de financer les projets d’entreprises souhaitant par exemple moderniser leurs sites de production pour consommer moins d’électricité.

La dernière approche, la finance solidaire, semble se démarquer des deux premières, c’est le cas ?
Oui, cette approche s’inscrit spécifiquement dans l’économie sociale et solidaire. Les fonds solidaires vont consacrer une partie de leurs investissements au soutien de petites entreprises qui œuvrent en faveur de la réinsertion de personnes exclues du monde du travail, à l’emploi de personnes en situation de handicap, ou encore de l’aide au logement aux personnes en difficultés. Elles ont toutes pour objectif la cohésion sociale. Chez Sienna Gestion, nous sommes parmi les principales sociétés de gestion à financer cette économie sociale et solidaire. Epsens propose à ce titre de nombreux fonds solidaires à ses clients.

Jean-Marie PÉAN merci beaucoup pour cet éclairage sur la finance responsable et merci à vous tous de nous avoir suivis, à très bientôt pour un nouveau podcast…

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